Dans le contexte post-pandémie, l’incertitude est devenue constante. Le monde mouvant, où les changements sont aussi rapides qu’imprévisibles, impose aux managers de naviguer dans cette complexité avec agilité et innovation. Cette évolution de la fonction appelle un renouvellement des pratiques pour s’adapter, voire anticiper les changements.
C’est ici que le management appréciatif entre en jeu. En se concentrant sur les atouts et les talents de chacun, cette méthode offre une solution d’adaptation puissante et positive. Plutôt que de se focaliser sur les problèmes, le management appréciatif encourage à voir le meilleur et à construire sur ce qui fonctionne bien. Cette approche permet non seulement de surmonter les défis actuels, mais aussi de créer un environnement de travail plus collaboratif et motivant. Une approche que tout manager peut intégrer petit à petit à son quotidien.
Depuis la crise de 2008, et bien plus encore depuis la crise sanitaire, les incertitudes se multiplient. Un exemple récent : la nomination d’un gouvernement qui s’est fait attendre plusieurs mois, laissant en suspens de nombreuses décisions politiques et économiques pour le pays.
Les remous deviennent si récurrents, si forts et si imprévisibles que le directeur financier de BASF, Hans-Ulrich Engel, disait déjà en 2014 que dorénavant, « nous avons une bonne visibilité jusqu'à 60 jours, maximum 90 jours, mais c'est tout » *.
Conceptualisée par l’armée américaine après la crise de 2008, la notion de monde VUCA ou VICA en français est un acronyme pour :
Dans ce monde VICA, le manager n'a plus de mode d'emploi à suivre, car la nouvelle situation n'est pas modélisée et elle n’est pas stable. À cette complexité se rajoute l'ambiguïté : les choses ne sont pas toujours claires. Prenons l’exemple de l'intelligence artificielle.
D’un côté, ces innovations technologiques apportent des progrès considérables réduisant le temps consacré aux tâches répétitives. Elles viennent aussi nous challenger et doper notre créativité. Mais elles soulèvent également des enjeux règlementaires et des risques majeurs de sécurité.
Que ce soit en raison de l’évolution rapide des marchés, des innovations technologiques, des attentes changeantes des clients ou des imprévus organisationnels, les managers doivent donc apprendre à gérer cette évolution rapide et imprévisible de manière proactive.
Autrefois centrée sur le contrôle et la supervision, la fonction de manager s’oriente désormais vers le soutien et l’accompagnement des équipes.
À l’ère des IA et des défis sociétaux, le manager doit être un bon communicant, et se positionne en facilitateur, capable de mobiliser les talents et de favoriser la collaboration. Et plus encore face aux générations Y et Z, son enjeu est de concilier le bien-être et la performance : comment embarquer ses équipes en prenant soin de chaque individu, y compris lui-même, et en mettant l’humain au cœur de la performance ?
Pour emmener ses équipes avec agilité et résilience dans ce monde mouvant, le leader d’aujourd’hui renouvelle peu à peu ses pratiques en cultivant sa faculté d'apprentissage et d’adaptation.
Le management appréciatif s’inscrit dans ce besoin d’innovation managériale. En se concentrant sur les forces et les réussites, il permet de créer un environnement de travail stimulant et motivant, propice à l’innovation et à la performance.
Le management appréciatif ou leadership appréciatif change le prisme d’analyse d’une situation pour se focaliser sur la recherche d’une solution, plutôt que sur la compréhension du problème.
Le management appréciatif est une méthode de conduite du changement qui a émergé dans les années 80 aux États-Unis. Développée par David Cooperrider, cette approche se concentre sur la « capacité de voir le vrai et le bon, le meilleur et le possible ».
Inspiré par la psychologie positive, qui étudie le fonctionnement optimal des individus et des organisations plutôt que leurs dysfonctionnements, le management appréciatif se focalise sur ce qui fonctionne bien pour construire des solutions durables.
Mais pourquoi se concentrer sur les éléments positifs ? Parce que l’approche analytique classique qui consiste à identifier d’abord les causes du problème prend du temps, un luxe que le manager n’a pas toujours aujourd’hui.
L’approche appréciative, orientée solution, permet de gagner du temps et de maintenir la dynamique du projet. L’idée n’est pas d’oublier l’analyse des causes, mais de pouvoir faire avancer un projet malgré des blocages en trouvant tout de suite une solution.
La méthode des 5D est une méthodologie structurée qui vise à découvrir et amplifier ce qui fonctionne bien dans une organisation afin de favoriser un changement positif.
La démarche appréciative prend en général la forme d’une réunion ou d'un moment de réflexion en 5 étapes :
Cette méthode peut aussi être utilisée à tout moment lors d’un blocage dans la conduite d’un projet pour mobiliser l’équipe à identifier la meilleure solution à partir des ressources et atouts de chacun.
Au-delà de la méthode des 5D, le management appréciatif se cultive au quotidien pour ancrer de nouvelles habitudes.
Apprendre à se focaliser sur les forces et les réussites ne nous est pas naturel. Spontanément c'est notre cerveau reptilien qui nous guide : il se focalise sur les sources de danger, les sources de problèmes, les manques et points faibles, puisque le besoin primaire de l’être humain était d'assurer sa survie.
Changer nos habitudes prend du temps. Nous vous proposons ici quelques pistes en mode « stratégie des petits pas » pour insuffler du leadership appréciatif dans le quotidien de votre équipe.
Reconnaissez et valorisez les forces de chaque membre de l’équipe. Pratiquez la gratitude et la reconnaissance, non seulement envers votre équipe, mais aussi et d’abord envers vous-même. Prenez le temps de lister vos dernières réussites, vos nouveaux apprentissages, etc.
Donnez du feedback positif pour identifier les comportements « gagnants » et renforcer les bonnes pratiques. Trop souvent le feedback n’est utilisé que pour pointer un résultat non atteint, une méthode à changer. Prenez aussi le temps de féliciter votre collaborateur pour ses succès, puis interrogez-le sur ce qui lui a permis d’atteindre ce résultat –, ses atouts, ses ressources, ses schémas de réussite…
Demandez-lui ensuite comment il pourrait l’exploiter : en le partageant avec ses collègues ? En cultivant encore plus sa compétence ? En l’exploitant sur d’autres sujets ?
L’idée est de conscientiser les talents pour les cultiver, les partager et les déployer.
Encouragez les initiatives et acceptez les erreurs, car il n’y a pas de nouvelles explorations, de nouvelles pratiques sans tentatives.
Cultivez la capacité à élargir ou à sortir de sa zone de confort et à essayer de nouvelles approches. C’est ainsi que vous aiderez vos collaborateurs à développer leur confiance en eux, à développer leur autonomie et à développer leur capacité d'innovation.
Rappelons que le droit à l’erreur n’est possible que dans un contexte de communication régulière entre le manager et son collaborateur – les fameux rituels de communication – pour permettre les essais tout en contrôlant les « sorties de route » et en cadrant les enjeux et responsabilités.
Mobilisez l’intelligence collective pour résoudre les problèmes et innover à travers des ateliers de retours d’expérience.
C’est une façon d’encourager la collaboration et le partage des connaissances au sein de l’équipe. C’est le moment d’utiliser l’approche analytique : prendre le temps de comprendre et d’améliorer lorsque le timing s’y prête.
Ainsi, à la fin d’un projet, le manager peut formaliser ce retour d’expérience avec l’équipe. Comment s'est déroulée chacune des phases ? Quels sont les éléments qui ont bien fonctionné dans notre organisation, dans les délivrables… ? Où a-t-on dû faire face à des blocages ? Puis, que peut-on faire différemment la prochaine fois ? Comment a-t-on géré le problème ici ? Quels atouts peut-on réutiliser ? Etc.
Et pour plus d’efficacité, faites appel à un facilitateur externe qui vous apportera des compétences et un regard neuf !
Vous l’aurez compris, le management appréciatif correspond parfaitement aux besoins d’adaptabilité et d’innovation constantes des managers d’aujourd’hui.
Il permet en effet de :
En se concentrant sur le positif, le management appréciatif active le circuit de la récompense dans le cerveau. Le processus augmente la motivation, l’engagement et l’énergie globale des collaborateurs.
En se focalisant sur tous les aspects positifs avant d’analyser les erreurs, on développe une culture de résilience où les erreurs sont perçues comme des étapes normales du processus d’apprentissage.
Proposer un climat de travail plus motivant pour ses collaborateurs augmente la performance et l'esprit de collaboration, stimule l'innovation et améliore le bien-être de chaque individu.
La méthode des 5D encourage une démarche créative par la visualisation. En imaginant d’abord un futur idéal avant de se concentrer sur les obstacles, les équipes peuvent concevoir des solutions innovantes.
En favorisant la collaboration et en mobilisant l’intelligence collective, le management appréciatif renforce la cohésion et le sentiment d’appartenance au sein de l’équipe. Travailler ensemble pour trouver des solutions renforce l’engagement et la fidélisation des collaborateurs.
En conclusion, le management appréciatif est une approche positive et profondément humaine pour guider les équipes vers la performance. En mettant l’accent sur les atouts et les talents, il permet de cultiver un environnement de travail positif et collaboratif. Un état d’esprit parfaitement en phase avec les attentes des nouvelles générations !
Si vous voulez faire évoluer vos pratiques managériales et intégrer le management appréciatif dans votre management, contactez-nous pour en savoir plus.
Source : *La Tribune